Ce samedi 4 juillet au départ du Bourg d’Oisans, nous étions plus de 7500 participants à nous élancer sur le nouveau parcours de la cyclo mythique et internationale « La Marmotte ». L’esprit de la Marmotte demeure et n’a pas rompu à son rang d’une des plus difficiles cyclosportive au monde. L’italien Stefano Sala a surpris en s’échappant dès les lacets du Montvernier. Il devance le jeune hollandais Kenny Nijessen (Team 7 Eleven Road Bike Philippines) et Loïc Ruffaut, premier français. (TEAM LA TOUSSUIRE).

À quoi ressemble une Marmotte sans le Galibier ?

En raison de la coupure de l’axe Grenoble-Briançon, l’organisateur de l’évènement a eu la contrainte positive d’établir un nouvel itinéraire se rapprochant au plus près des caractéristiques de la Marmotte. Il en ressort un parcours de distance identique 175 km et cumulant plus de dénivelés (5100 mètres au lieu de 5000 mètres).

Le col du Glandon culminant à 1924 mètres d’altitude fait la jonction avec la vallée de la Maurienne. La descente est comme chaque année neutralisée. Il faut être tacticien pour tirer bénéfice de ce point de règlement. Les Lacets du Montvernier, récemment empruntés par les professionnels du critérium du dauphiné, sont courts et sélectifs. Rapidement se succéderont le col du mollard et le col de la croix de Fer. L’infernale route de l’Alpe d’Huez sera le juge de paix. En résumé, c’est un parcours où les difficultés se succèdent rapidement, sur des montées et des descentes techniques, où il faut être placé et opportun.

Comment s’est déroulée la Marmotte ?

Le Col du Glandon. D’année en année, l’ascension s’apparente à une course contre la montre. Il faut faire l’effort pour rester avec les meilleurs. Stefano SALA a été l’un des premiers acteurs à avoir mis le train en route. Au sommet, une vingtaine de cyclistes passent en tête, séparés de 2 minutes par notre groupe de poursuivants (6) dont Cédric Richard, Nicolas Agniel, Michiel Minnaert.

Les Lacets du Montvenier. Cette montée fait tourner la tête. Courte et intense, l’ascension est menée par Michiel. Je reste bien dans sa roue. Je prends en main la descente du Chatel. Je fais l’écart et rentre dans un groupe à l’avant. “Cela redonne du souffle au groupe” me glisse Brice Aerts et nous relierons plus vite le Col du Mollard.

Le Col du Mollard. Nous sommes rapidement 5 à nous détacher dans les premiers lacets. Je perds un peu de terrain, et grimpe à mon train avec dans ma roue Nicolas Agniel. Peu avant le sommet, Gaël Brandy (un ami Suisse de la Haute Route) revient sur nous.

Le Col de Croix de Fer. À la faveur de la descente du Mollard, nous avons pris quelques secondes d’avance avec Gaël. L’ascension débute, Gaël en a gardé sous la pédale. Il parvient à me distancer de 2 minutes dans la croix de fer. La force commence à me manquer et la chaleur se fait sentir. Une fatalité aussi réelle pour d’autres cyclistes que je rattrape dans l’ascension.

Dans la descente de la Croix de Fer, Nicolas Agniel me rejoint et nous nous relayerons jusqu’au pied de l’Alpe d’Huez.

L’Alpe d’Huez. Ce n’est pas ma meilleure grimpée de l’Alpe sur une Marmotte. Dès la première rampe, c’est une fournaise. Je suis « collé » comme on dit dans le jargon cycliste, mais pas encore « de travers » Je garde une bonne vélocité alternant les positions. Je bouillonne, mais garde le cap de rester en vision Nicolas A. A 4 km du sommet, c’est l’anglais Paul Hamblett (Ambassadeur de la Haute et avec qui j’ai réalisé la Triple Haute Route). Il me devance de 30 secondes sur la ligne.

Un TOP 30 à la marmotte ! Je franchis la ligne à la 30ème place en 6h28 (déduction de la descente). Je suis réjoui de ce résultat.

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Le lendemain, La grimpée de l’Alpe d’Huez.

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© Christian Petroz

Merci à Cédric Bonnefoy qui m’a offert son dossard pour la grimpée de l’Alpe d’Huez.

Juste le temps d’un court échauffement, les séquelles de la Marmotte se feront sentir dès le premier lacet. Les jambes sont dures. Sans objectif de résultat, je prends l’option de monter l’intensité crescendo. Une option payante. A 5 km du sommet, je commence à me débloquer, et établis un temps de 51 minutes (25ème).

Cédric Richard fait une superbe grimpée accompagné de Rodophe Lourd (à  lire sur son blog) venu pour l’occasion 47’45’’. Bravo les gars ! Dans le top 5, ils sont 3 à avoir réalisé la Marmotte. Chapeau ! Le premier est Mikael Gallego en 44’.

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Conclusion.

Avec ou sans le Galibier, ce parcours inédit est aussi difficile et plus dynamique que l’original. C’est une bonne chose. Il est important de rompre de la routine et de proposer des parcours toujours aussi audacieux. Toutefois, le Galibier c’est le Galibier. L’effet de l’altitude, cette double ascension est incroyable et laisse des souvenirs mémorables. Pourquoi ne pas miser sur l’alternance de parcours ?