Après avoir évoqué dans le premier volet les souvenirs qui entourent Molveno, il est temps de plonger au cœur de ce qui nous pousse sur les chemins du Trentin. J’ai tendu le micro aux participants, pour décrypter la nature de leurs objectifs.
En tant qu’athlète au cœur de l’évènement, je sais que le Xterra n’est pas seulement une course, c’est un pèlerinage. À Molveno, au pied des Dolomites, le chronomètre n’est qu’une anecdote face à la grandeur de l’instant. J’ai partagé des regards, des respirations et des confidences avec mes compagnons, des élites aux groupes d’âge. Leurs mots, deviennent des échos et révèlent une vérité simple : la véritable ligne d’arrivée est toujours intérieure.
La Joie
Pour beaucoup, la véritable victoire est immatérielle. Elle se trouve dans les moments partagés, l’adrénaline de la course et la simple joie d’être au milieu d’une nature grandiose. C’est l’esprit originel du Xterra.
Je pense à Bruno Mallick, qui confie chercher avant tout à « Moi, c’est surtout passer du moment avec les copains, rencontrer tout le monde. […] C’est surtout du plaisir. »
L’objectif est simple, presque enfantin. Julien Cassart le résume parfaitement : « Prendre du plaisir et m’amuser, pas trop souffrir à la fin, c’est déjà ça l’objectif ! »
Et Fabio Gallassi , fier d’une première course Elite, rappelle que l’audace est déjà une victoire, sans « d’objectif particulier cette année. » Ces athlètes nous rappellent que le simple fait de s’engager sur ces chemins est une chance.
Se Comparer à Soi
Puis, il y a ceux dont le regard se porte dans le rétroviseur, non pas pour se lamenter, mais pour mesurer le chemin parcouru. Le plus grand titre n’est pas la médaille, mais l’histoire que l’on se raconte en regardant en arrière.
Pour Jens Roth, c’était une rédemption après des années difficiles : « J’ai fait ma propre course et j’étais vraiment content de cela et finir dans le top 20… c’était génial. » La nature de Molveno ne pardonne pas, mais elle offre une seconde chance. Hannah Lee Young d’Australie le confirme, son seul point de comparaison étant elle-même : « je ne peux me comparer qu’à ce que j’étais en 2024. » C’est la beauté du sport en pleine nature : chaque saison est une nouvelle naissance.
L’histoire de Jean-Yves Garot, fracturé à la clavicule en août en République Tchèque, est un hymne à la persévérance. Franchir la ligne, la médaille autour du cou après des mois de préparation et une opération, il le dit : « c’est une fierté immense » Ces victoires ne sont pas sur les gros titres, elles sont gravées en soi.
Mila Lantelme a puisé dans la difficulté du terrain vélo pour retrouver confiance. Le soutien de son entourage et de sa coachette Alexandra Borelly, a fait de ce défi une réussite. Dans la famille Xterra, le soutien est notre moteur.
L’Ambition
Pour l’élite et les compétiteurs les plus aguerris, Molveno est le théâtre de l’exploit. Chaque seconde compte, chaque place est disputée. C’est ici que se forgent les légendes, où la préparation méticuleuse rencontre la performance pure. Jonathan Marguerite parle clairement : « ramener un petit titre de champion. » Christophe Lenfant a dépassé son rêve de podium pour arracher une 2ème place,
Chez les jeunes, l’éclat est là. Quentin Audo, avec sa 7ème place au scratch AG en 2024, a fait plus qu’un Top 10, il a tracé son nom. Et pour Loic Menoux, la vraie victoire fut son meilleur temps VTT, où il s’est « vraiment régalé sur cette partie-là. » Le plaisir de la glisse dans les virages est un trophée invisible.
Même au plus haut niveau, la satisfaction est dans la cohérence. Emma Ducreux célèbre son Top 6 comme la validation d’une préparation méthodique : « de voir que tout rentre et tout s’emboîte, tout se met en ordre pour ce championnat, c’est vraiment cool. »
Molveno, c’est ça. Que l’on vise la première place ou la fierté d’être finisher. Nous sommes un tout, une communauté qui célèbre la course contre soi-même. À la fin, l’exigeante nature nous a transformés. Et ça, c’est le plus beau des palmarès.





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