Je n’aurai pas parié à naviguer dans le Vaisseau de Pierre, le vestige millénaire du Vercors. Mais c’est bien d’ici que Corine Morel Darleux écrit cette réflexion sur l’effondrement de la société. La métaphore du titre laisse penser que notre naufrage est inévitable. Mais …

Plutôt couler en beauté que flotter sans grâce

Elle y fait la description du système de méritocratie qui soumet cette pression de réussir matérialisé par des idéaux à atteindre (conventions, pub, mode,…) : l’ascenseur social, le rêve américain. Mais était ce réellement son rêve ou juste que leur soufflait la société. Il y a des gloires ou des fortunes qui rendent bien malheureux.

Au fil des pages, la métaphore du titre prend vie et forme. Elle donne espoir de notre futur malgré les dérèglements climatiques, les écarts des classes et appauvrissement des ressources.

La plus grande extinction de masse n’est pas pour demain mais elle en marche. La terre survivra sans doute mais pas tout son vivant. Tout le monde le sait mais aucune archipéllisation des nations se forment. Seule on va vite, et a plusieurs nous ne sommes pas sûre d’aller loin.

Carpe that fucking diem

J’ai adoré ce livre, mais pas seulement car l’auteure est Drômoise 😉 Ce que je retiens, c’est la manière dont nous devons agir. Celle qui est dans la dignité du présent, ou d’expression anglophone Carpe that fucking diem. Nous ne pourrons pas redresser la situation et avoir l’objectif de victoire sur le déclin de l’espèce vivante et de l’appauvrissement de la terre.

Choisiriez-vous d’être comme les musiciens du Titanic qui jouent jusqu’au naufrage ou de faire la guerre à ses semblables ? Nous sommes tous informés de la situation. Mais pourquoi rien ne change ? Nous avons tous la réponse en nous. Certains s’expriment d’indignation sur les réseaux sociaux, d’autres continuent de vivre dans les superflus ou d’autre agissent sans ne rien dire.

Ce cheminement vers l’action est au cœur du livre, via trois règles de vie : refuser de parvenir, cesser de nuire, cultiver la dignité du présent.

C’est une lecture vivement recommandée. Ses sources d’inspirations m’incitent à poursuivre la réflexion avec le roman de Romain Gary Les Racines du Ciel. 

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