Samedi 3 juillet, Val Thorens accueillait la première édition de l’Ultra Cycling Tour de la Vanoise. Florian Hudry et Yves Duchêne ont inauguré ce défi sportif à taille humaine pour la promotion du parc naturel. Ce défi de l’ultra se terminait au sommet de la meilleure station de ski au monde. Et qui sait ? sera la prochaine station estivale de vélo au monde 😉

Val Thorens, un cadre idéal.

Perché à 2300 mètres d’altitude, le départ et l’arrivée de l’ultra sont situés à 50 mètres du Hameau du Kashmir. Le groupe montagnette, partenaire hôtelier de l’épreuve propose tout le confort et les services 4 étoiles aux participants à un prix très attractif. Nous sommes dans les meilleures dispositions. C’est appréciable d’être à 2 minutes de la ligne, de se détendre dans le spa et enfin, s’endormir face aux montagnes

 

Il ne fait aucun doute que je reviendrai poser mes valises pour crapahuter à Val Thorens cet été.

Ultra (fondo) du tour de la Vanoise

Il y a les Granfondo, les Ultrafondo et les bikepacking. L’ultra cycling tour de la Vanoise est le premier évènement en France à proposer ces 3 épreuves du cyclisme pour tous. Et oui, ils l’ont fait avant la Marmotte !

eric lebabler et guillaume bourgeois vainqueurs

Eric Lebabler et Guillaume Bourgeois vainqueurs du 400 et 320 km.

Le 400 km et ses 11500 mètres de dénivelé est fait pour les bikepackers. Le parcours est démesuré ! Eric Leblacher arrivera à 1h00 du matin pour venir à bout de ce périple montagnard, soit 19 heures de vélo.

Le 320 km et ses 8400 mètres d’ascension est l’épreuve UltraFondo. C’est Guillaume Bourgeois, spécialiste de cette discipline, qui franchit la ligne d’arrivée le premier en prêt de 12h.

Le 320 et 420 km sont commun jusqu’au kilomètre 285. Les vélos à sacoches font un crochet par Méribel et le col de la loze. Le final des parcours se dresse jusqu’à Val Thorens.

Les 4 ascensions hors catégories

  • Le col de la Madeleine
  • Le col de l’Iseran
  • Le col de Loze par Méribel
  • Val Thorens par Saint Laurent de la côte

6 ascensions cassent pattes

  • Le col du Chaussy
  • La montée d’Orelle
  • La Côte de Rossanges
  • Le col de la Madeleine (bis)
  • La côte de Villaroger
  • Le col du Tra

Mon (presque) Ultra

La discipline Ultra est un format que je découvre. Je suis plus en affinité aux épreuves par étapes et les granfondo. Ce choix de l’ultrafondo est en préparation à d’autres objectifs. La date était idéale pour préparer de beaux objectifs, tout en conciliant le plaisir de rouler.

S’élancer sur cet ultra a été (relativement) facile. Il ne faut pas se mettre des pensées limitantes. Quand on connait ses limites, comment son corps fonctionne, on arrive à se gérer. Ce n’est ni l’alimentation ou la fatigue qui m’ont fait défaut, mais les évènements climatiques survenant sur la fin du parcours.

Le réveil a sonné.

J’ai synchronisé mon horloge biologique 3 jours avant le départ. Je me suis mis au diapason pour me réveiller naturellement à 4h du matin et être éveillé le jour J. Le petit déjeuner était léger et digeste, avec un porridge d’avoine divine et une bonne cuillère de beurre cacahuètes qui est rassasiante.

Côté vestiaire, j’ai opté pour mon nouveau kit Craft Nano Series, sur vêtus du maillot manche longue HyperViz permettant d’être visible et me passer d’une chasuble.

ultra tour de la vanoise

Côté ravitaillement. Des barres Iswari, deux purées de crème de marrons, deux tranches de gâteau de noix/amande de l’organisation, 1 bidon de Boost SuperVegan Fitness et des bidons d’eau de coco dont deux que j’ai mis sur le point de ravitaillement de Bessans.

Laissez-vous descendre.

Nos lampes avant et arrière éclairés, le parcours débute par une descente neutralisée de Val Thorens. Il fait 10 degrés mais le ressentis me fait greloter. À mesure que la vallée s’approche, nous ressentons la chaleur arrivée.

Le col de la Madeleine est une ascension longue que nous franchiront sur un tempo d’endurance. Nous basculons une dizaine vers le col du Chaussy. Il y a une incompréhension au sommet de la Madeleine. Alors que nous décidons de ralentir pour se revêtir, quelques coureurs en profitent pour descendre à balle. Malgré mes qualités de pilotage à la descente, je perds de précieux mètres.

nicolas raybaud craft nano series

Un long pèlerinage.

Depuis le col du Chaussy, mon pèlerinage va commencer. Je maitrise la production de watt dans les cols et veille à m’alimenter. Ma crainte est dans la longue remontée de la Maurienne. Le vent est de face et je vais y laisser de l’énergie.

Entre Saint-Michel de Maurienne et Bessans, il y a une succession de côte et cols qui sont usantes : la montée d’orelles, la côte de Rossanges et le col de la Madeleine. Je peux vous avouer que je suis arrivé à la limite de mon ravitaillement à Bessans. C’était très long !

nicolas raybaud craft nano series

Fort heureusement, l’amicalité des bénévoles et la gourmande double tranche de gâteau d’oléagineux m’a donné un regain de bonheur !

L’Iseran. Je t’aime, moi non plus.

13 km d’ascension. Je maintiens l’exercice d’endurance durant la moitié d’ascension. La seconde partie est impitoyable.

Les glaciers de la Vanoise et les rayons de soleil me font prendre du plaisir même dans la lenteur.

Lorsque je bascule vers Bourg Saint Maurice, je me dis que le plus difficile est fait, mais … j’étais loin de me douter que la pluie me fera rendre les armes.

col de l'iseran

Tignes

Trop tard.

Je suis dans le col du Tra. Je vois l’horizon s’obscurcir. La pluie tombe, la température est en dessous de la dizaine.  Ce n’est pas ma mince couche textile qui va me tenir chaud. Dans la tortueuse descente de notre dame des près, les pensées négatives m’envahissent.

Je choisis l’option de la sagesse, m’arrêter. 

C’est un petit regret d’avoir pris la pluie avant la dernière ascension. Physiquement, j’avais les ressources pour terminer.

ultra tour de la vanoise

Ce que j’ai appris.

Mettre fin à 275 km de vélo, n’est pas une défaite en soi. J’étais là pour prendre du plaisir et gagner une nouvelle expérience. Les deux sont atteints. Quand tu n’as plus de plaisir, je ne dois pas être dans la folie, mais à la raison.

Il faut avant tout apprendre à gérer les moments faibles.

Le yoyo énergétique. Je suis passé par différents niveaux d’énergie assez perturbants. Il faut qualitativement bien choisir son carburant et savoir lâcher prise pour avancer.

Ce que j’ai aimé !

Le parcours. Il faut oser proposer un tel parcours. Les ultrafondo commencent à apparaitre dans le calendrier. Ce sont des évènements qui permettent de lancer de véritable défi en semi-autonomie et avec la sécurité d’une organisation.

Des bénévoles d’une (ultra) gentillesse. Honnêtement, les bénévoles postés étaient géniaux et attentionnés.

C’est fou comme la douceur d’une pâtisserie peut faire du bien au moral.

L’Iseran et la Vanoise. Je connaissais la Vanoise pour son côté nordique. J’ai découvert son côté estival par son versant le plus splendide avec comme toile de fond ces glaciers et ses rivières vivaces.

La logistique. Pour une première édition tout était bien pensée pour mettre en confort les participants. On ressent l’expérience de cycliste professionnel de Florian Hudry.

Florian Hudray Tour de la Vanoise

Florian Hudry, organisateur du Tour de la Vanoise

Pour conclure.

La discipline de l’ultra ne se prépare pas du jour au lendemain. Il faut une condition physique, une connaissance de soi, de l’autonomie et un mental d’acier. Il est fort à parier que je me lancerai à nouveau sur des défis ultra telle que la Vanoise. Le côté bikepacking est dans un futur proche une distraction qui m’a donné envie. Mais il y a un temps pour tout.

L’ultra cycling tour de la Vanoise a tout pour réussir. Il y aura des ajustements de communication et des règles pour satisfaire les bikepackers et les ultras. Rassurez-vous, Florian, Yves et votre équipe avez fait un super travail !

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